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LATIFA ECHAKHCH -TKAF, 2011- KAMEL MENNOUR | PARIS

Latifa Echakhch Tkaf, 2011 Installation in situ : Briques et pigment. Dimensions variables. Mer d'encre, 2012 Installation au sol. Chapeaux melon, résine et encre. Dimensions variables Tambour 11', 2012 Encre indienne noire sur toile. 173 cm de diamètre Vue de l'exposition "Tkaf", kamel mennour, Paris, 2012 © Latifa Echakhch Photo. Fabrice Seixas Courtesy the artist and kamel mennour, Paris
Latifa Echakhch Tkaf, 2011 Installation in situ : Briques et pigment. Dimensions variables. Mer d'encre, 2012 Installation au sol. Chapeaux melon, résine et encre. Dimensions variables Tambour 11', 2012 Encre indienne noire sur toile. 173 cm de diamètre Vue de l'exposition "Tkaf", kamel mennour, Paris, 2012 © Latifa Echakhch Photo. Fabrice Seixas Courtesy the artist and kamel mennour, Paris

LATIFA ECHAKHCH
TKAF, 2011
7 février – 10 mars 2012
kamel mennour
47, rue Saint-André des arts – F75006 Paris
tel +33 1 56 24 03 63 / fax +33 1 40 46 80 20 – www.kamelmennour.com

Kamel Mennour est heureux de présenter « TKAF », la seconde exposition personnelle de l’artiste Latifa Echakhch à la galerie.
Le « tkaf » est un terme repris du « darija » un dialecte maghrébin.
Ce mot désigne une sorte de mauvais sort prodigué – dit-on – par un être proche… Dans l’exposition, ce mauvais oeil semble s’immiscer dans une diversité de signes, de symboles et d’indices, mais aussi de vides. À savoir qu’il n’y a pas d’oeuvres de Latifa Echakhch sans un tressage complexe de significations, sans une approche polysémique dont la dimension culturelle n’est qu’une strate de sens parmi d’autres.
Si l’artiste donne son titre à l’exposition, Tkaf (2011-2012) est dans un premier temps une installation réalisée, à même le sol et sur les murs de la galerie, avec des briques brisées jusqu’à ce qu’elles soient réduites en poudre. C’est près d’El Jadida, au Maroc, que l’artiste a découvert – au coeur d’un sanctuaire où l’on pratique encore la sorcellerie – des traces et des empreintes de mains réalisées, à même les murs, à l’aide de terre d’argile rougeâtre extraite du sol. S’inspirant de cette vision, Latifa Echakhch opèredans son oeuvre une hybridation entre des pratiques sacrées ancestrales et certains usages de l’art contemporain faisant eux aussi l’objet d’une sacralisation. Nous pourrions mentionner ici la célèbre exposition à la Kunsthalle de Berne orchestrée par Harald Szeemann, et comprendre que Tkaf n’est pas sans une certaine filiation vis-à-vis notamment des oeuvres de Joseph Beuys, de Richard Serra ou encore de Lawrence Weiner. Latifa Echakhch s’emploie délibérément à combiner des dispositifs de mise en vue rattachés à ces « attitudes » avec d’autres mondes, d’autres agencements dont la charge expressive s’avère aussi directe que complexe. Ici l’investissement du corps de l’artiste que l’on peut deviner, de même que son échelle, procède de cette étrange tension entre, d’une part, une énergie radicale, brutale et manifeste, et d’autre part, une forme de sobriété, de subtilité, de retenue. Tout en s’inscrivant dans une esthétique de la destruction, voire de la ruine, une pièce comme Tkaf nous renvoie également au matériau utilisé et à ses dimensions symboliques. Telles des traces de sang, la poudre de brique rouge – qui n’est pas sans rappeler ce pigment nommé « sanguine » – se conjugue avec la sensation d’une architecture laminée, éventrée.
Sur un mode tout aussi iconoclaste les tondi (Tambours, 2012) nous proposent une étrange généalogie. Réalisés au moyen d’un goutteà- goutte d’encre noire, ce dispositif tente de renverser l’idée même de tondo à l’origine situé au plafond pour référer aux cieux.
Les gouttes qui composent l’oeuvre se sont en effet écrasées au centre du format pendant une durée déterminée par l’artiste: l’encre comme projectile, la toile pour cible… On pourrait être tenté de convoquer l’expressionnisme abstrait des années 1950, mais la distanciation protocolaire nous emmène résolument ailleurs. Il nous est donné d’imaginer le tempo de cette encre noire avec encore et toujours cette notion de déposition; un point récurrent dans l’exposition tout comme la présence répétée du motif circulaire et de ces vides, de ces fantômes que l’artiste distille ça et là.

Un bâton, une chemise et quelques colliers de jasmin dont l’odeur disparaîtra peu à peu avec le temps de l’exposition renvoient ainsi à une figure furtive entraperçue lors d’un voyage à Beyrouth, l’« inimage » d’un vendeur ambulant de jasmin – pour reprendre un terme de René Passeron (Fantôme, 2012).
Le temps passe et le rythme organise la temporalité de l’exposition à l’instar de ces vingt-quatre chapeaux melon déposés au sol et remplis d’encre noire (Mer d’encre, 2012). Doit-on imaginer une quête improbable dont le résultat serait cette cosmologie quelque peu mélancolique ? Fidèle à un principe de plurivocité, cette pièce pourrait aussi être dédiée à la figure du poète, à ces rêveurs et rêveuses de mots, qui pourraient bien ici se voir transformés en clowns gauches arrosés d’encre…

Née en 1974 à El Khnansa (Maroc), Latifa Echakhch vit et travaille à Paris et à Martigny (Suisse).
Son travail a été présenté en France comme à l’étranger au sein de nombreuses expositions personnelles : au Museum Haus Esters à Krefeld, au MACBA à Barcelone, au FRI ART à Fribourg, au GAMeC à Bergame, à la Kunsthalle de Bâle, au Bielefelder Kunstverein à Bielefeld, à la Kunsthalle Fridericianum à Cassel, au Frac Champagne-Ardenne à Reims, au Swiss Institute de New York, au Kunsthaus de Zürich, au Magasin à Grenoble; et d’expositions collectives : dans le cadre de la dernière Biennale de Venise, au GAM – Civic Gallery of Modern and Contemporary Art à Turin, au Beirut Art Center à Beyrouth, au CAC de Vilnius, dans le cadre de la Biennale ArtFocus de Jérusalem et de Manifesta 7 à Bolzano, au Museum Anna Norlander à Skellefteå et au Studio Museum Harlem à New York.
Une exposition personnelle lui est actuellement consacrée au Columbus Museum of Art de Columbus (Ohio), et trois autres sont à venir cette année : au MUAC – Museo Universitario Arte Contemporáneo à Mexico, au Portikus à Frankfort et à la Kunsthaus de Zurich.
Latifa Echakhch exposera également en 2012 au Contemporary Arts Museum à Houston et dans le cadre de la 18 e Biennale de Sidney.

Latifa Echakhch Tkaf, 2011 Installation in situ : Briques et pigment. Dimensions variables. Mer d'encre, 2012 Installation au sol. Chapeaux melon, résine et encre. Dimensions variables Tambour 36' & Tambour 93', 2012 Encre indienne noire sur toiles. 173 cm de diamètre chq. Vue de l'exposition "Tkaf", kamel mennour, Paris, 2012 © Latifa Echakhch Photo. Fabrice Seixas Courtesy the artist and kamel mennour, Paris
Latifa Echakhch Tkaf, 2011 Installation in situ : Briques et pigment. Dimensions variables. Mer d'encre, 2012 Installation au sol. Chapeaux melon, résine et encre. Dimensions variables Tambour 36' & Tambour 93', 2012 Encre indienne noire sur toiles. 173 cm de diamètre chq. Vue de l'exposition "Tkaf", kamel mennour, Paris, 2012 © Latifa Echakhch Photo. Fabrice Seixas Courtesy the artist and kamel mennour, Paris

LATIFA ECHAKHCH
TKAF
7 February – 10 March 2012
kamel mennour
47, rue Saint-André des arts – F75006 Paris
tel +33 1 56 24 03 63 / fax +33 1 40 46 80 20 – www.kamelmennour.com

Kamel Mennour is pleased to present “TKAF”, the artist Latifa Echakhch’s second solo exhibition at the gallery.
“Tkaf” is a term taken from a North African dialect called “darija”.
The word denotes a sort of curse given, supposedly, by someone close to you… In this exhibition, the evil eye seems to work its way into an array of signs, symbols and clues, but also into empty spaces. In fact, none of Latifa Echakhch’s works is without a complex interweaving of significations or a polysemic approach, where the cultural dimension is but one of many strata of meaning.
Although the artist has given the name to the exhibition as a whole, Tkaf (2011-2012) is first and foremost the title of an installation made of smashed and pulverised bricks, spread directly across the floor and walls of the gallery. It was near d’El Jadida in Morocco, in a sanctuary where witchcraft is still practised, that the artist came across the prints and marks of hands made straight onto the walls with reddish clay extracted from the earth. Inspired by this vision, Latifa Echakhch performs a hybridisation in her work between sacred ancestral practices and certain customs of contemporary art that have themselves become sacred. It is worth mentioning the famous exhibition at the Berne Kunsthalle organised by Harald Szeeman, and noting that Tkaf is not unconnected to the works, in particular, of Joseph Beuys, Richard Serra, or even Lawrence Weiner. Latifa Echakhch deliberately sets out to combine the systems of presentation related to these “attitudes” with other worlds, other methodologies whose expressive charge proves to be as direct as it is complex. That the dedication of the artist’s body, as well as its dimensions, can be discerned here is borne of that strange tension between, on the one hand, a radical, brutal and manifest energy, and on the other, a form of sobriety, subtlety and restraint. While adhering to an aesthetic of destruction, even ruin, a piece such as
Tkaf also brings us back to the material itself and its symbolic dimensions: the powdered red brick, like traces of blood – reminiscent of that pigment called “Sanguine” – is combined with the sensation of an obliterated, eviscerated architecture.
On an equally iconoclastic note, the tondi (Tambours [Drums], 2012) present us with an unusual genealogy. Created through the carefully orchestrated dripping of black ink, this concept attempts to turn the very idea of a tondo, originally placed on the ceiling to symbolise the sky, on its head. The drips that make up the work are dropped onto its centre for a pre-determined length of time: ink as projectile, the canvas as target… One may be tempted to see a reference to 1950s abstract expressionism, but the wholly dissimilar protocol takes us decidedly elsewhere. It is up to us to guess the tempo of this black ink, again with the continual notion of declaration – a recurrent theme in the exhibition, as is the repeated presence of circular motifs and empty spaces, ghosts, here and there, placed by the artist. A stick, a shirt, some necklaces made from jasmine, whose scent will gradually disappear over the course of the exhibition, evoke a furtive figure glimpsed during a trip to Beirut – the “inimage” of a travelling jasmine seller, to borrow a concept from René Passeron
(Fantômes [Ghosts], 2012).

Time passes, and rhythm governs the temporality of the exhibition, hence the twenty-four bowler hats lying on the floor and filled with black ink (Mer d’encre [Sea of ink], 2012). Should we imagine an improbable quest that will result in this somewhat melancholic cosmology? Faithful to the principle of plurivocity, this piece could also be dedicated to the figure of the poet, to those dreamers of words, who here might see themselves transformed into clumsy, ink-splattered clowns…

Born in El Khnansa (Morocco) in 1974, Latifa Echakhch lives and works between Paris and Martigny (Switzerland).
Her work has been shown in France as well as abroad, in numerous solo exhibitions: at the Museum Haus Esters in Krefeld, the MACBA in Barcelona, FRI ART in Fribourg, the GAMeC in Bergamo, the Basel Kunsthalle, the Bielefelder Kunstverein in Bielefeld, the Kunsthalle Fridericianum in Kassel, the Frac Champagne Ardenne in Reims, the Swiss Institute in New York, the Kunsthaus in Zürich, and Magasin in Grenoble; also in group shows: as part of the last Venice Biennale, at the GAM – Civic Gallery of Modern and Contemporary Art – in Turin, the Beirut Art Centre, the CAC in Vilnius, as part of the Jerusalem Biennale ArtFocus and Manifesta 7 in Bolzano, at the Museum Anna Norlander in Skellefteå and at the Studio Museum in Harlem, New York.
She is currently the subject of a solo exhibition at the Columbus Museum of Art (Ohio), and three further shows will take place during the year: in Mexico, at MUAC – the Museo Universitario Arte Contemporáneo, at the Portikus in Frankfurt and at the Kunsthaus in Zurich. Latifa Echakhch will also be showing her work at the Contemporary Arts Museum in Houston, and will feature at the
18 th Sidney Biennale.

Latifa Echakhch Tambour 102', 2012 Encre indienne noire sur toile 173 cm de diamètre Vue de l'exposition "Tkaf", kamel mennour, Paris, 2012 © Latifa Echakhch Photo. Fabrice Seixas Courtesy the artist and kamel mennour, Paris
Latifa Echakhch Tambour 102', 2012 Encre indienne noire sur toile 173 cm de diamètre Vue de l'exposition "Tkaf", kamel mennour, Paris, 2012 © Latifa Echakhch Photo. Fabrice Seixas Courtesy the artist and kamel mennour, Paris
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